« C’était vraiment le chaos » : Anders Dreyer revient sur ses derniers mois à Anderlecht

Dans une interview accordée au Het Nieuwsblad, Anders Dreyer s’est livré sur de nombreux sujets : manque de stabilité dans le staff, critique des supporters, tout y passe.

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BELGA

Cet hiver, Anders Dreyer a quitté Anderlecht, rapportant 5,5 millions d’euros au club. L’international danois n’a pas su retrouver son état de forme de la saison dernière avec 21 buts et 9 assists au compteur. Après une demi-saison ratée et déjà une volonté de partir à l’été, le divorce était plus qu’attendu.

Malgré ce bilan chiffré, il subissait régulièrement les critiques des supporters : « Que faut-il faire de plus pour être populaire ? », s’interroge-t-il. « J’ai décidé de beaucoup de matches avec des buts et des passes décisives, mais bon… Je n’ai pas commencé à jouer au football pour gagner tous les cœurs ». En dépit de ce sentiment, Dreyer affirme avoir toujours tout donné : « L’opinion de l’entraîneur, des coéquipiers, de ma famille : c’est ça qui m’importe. Ce que pensent les supporters, je n’ai aucun contrôle là-dessus. J’ai toujours fait de mon mieux, mais j’ai parfois joué des matches moins bons. Mais ce n’était pas si mal comparé à ce qu’a subi Zanka », poursuit-il.

La manière avec laquelle Zanka a été traité a peiné Dreyer : « Nous, les Danois, avions un bon contact. Nous buvions régulièrement du café ensemble et nos femmes s’entendaient bien. Nous avons toujours soutenu Zanka, c’était un joueur expérimenté. À Brentford et à Fenerbahçe, la pression était énorme. Il l’a quand même bien supportée ».

« Je pensais que David Hubert était un bon successeur »

L’attaquant déplore également les critiques sur Brian Riemer et le jeu proposé : « Dolberg a marqué 15 buts la saison dernière, j’en ai marqué 21. Ce n’est pas comme si nous n’avions rien fait offensivement. Les supporters d’Anderlecht doivent savoir ce qu’ils veulent. Préfèrent-ils un football offensif et passionnant où l’on ne gagne que deux ou trois matches sur cinq ? Ou préfèrent-ils un football plus organisé où l’on gagne quatre matches sur cinq et où l’on se bat pour des trophées ? Ce n’est qu’en étant Arsenal ou le Barça que l’on a tout ce qu’il faut ».

L’attaquant danois s’est également exprimé sur le fond du problème au sein du club, ne comprenant pas pourquoi les dirigeants changent continuellement d’entraîneurs ces dernières saisons. « C’était vraiment le chaos », explique-t-il. Il en veut pour preuve les trois entraîneurs qu’a connus l’équipe en quelques mois. Dreyer qualifie ainsi le départ de Brian Riemer de déroutant. S’il veut bien concevoir que le club doit prendre des décisions pour avancer, il a ensuite été encore plus surpris d’apprendre depuis l’autre côté de l’Atlantique le renvoi de David Hubert.

Peu de stabilité, de fil conducteur : « Je pensais que David Hubert était un bon successeur : jeune, passionné. Nous étions proches », confie-t-il, avouant ne pas comprendre la rapidité avec laquelle l’entraîneur a été remis en question. L’international danois confirme qu’Hubert voulait le conserver lui ainsi que Francis Amuzu cet hiver. « Nous avions un gros potentiel offensif. Mais Anderlecht a reçu suffisamment d’argent et j’ai trouvé le projet à San Diego très intéressant ». Mais la relation était plus distante avec Olivier Renard (directeur sportif) : « Toutes les communications passaient par mon agent. Je n’ai jamais parlé à Olivier, mais il était clair qu’il souhaitait faire de la place à de nouveaux joueurs ».

« Anderlecht rêvait d’une indemnité de transfert de 15 millions »

On l’a compris, il ne se montre pas forcément optimiste pour les prochains mois du Sporting : « La saison dernière, nous avions beaucoup d’expérience avec Schmeichel, Delaney et Vertonghen. Dolberg restera-t-il ? Aucune idée. Il a encore deux ans de contrat, mais il y aura de l’intérêt ».

Voir partir Thomas Delaney et Kasper Schmeichel n’était pas une surprise pour Anders Dreyer. Après tout, les deux joueurs n’étaient plus sous contrat avec le Sporting. En revanche, d’autres décisions du club l’ont atteint.« J’avais beaucoup de bons amis là-bas, mais j’ai senti qu’il était temps de partir. Riemer a d’abord été licencié, puis Fredberg a dû partir. Deux personnes avec qui j’ai travaillé en étroite collaboration. C’est là qu’on se doute que le chapitre est sans doute clos », explique-t-il au Nieuwsblad.

Anderlecht trop gourmand ? Il est relativement courant qu’un nouveau directeur sportif veuille faire place nette et marquer son territoire par rapport à son prédécesseur. Mais Dreyer aurait pu quitter le club plus tôt, surtout après sa saison pleine : « Il y avait des ouvertures, j’en suis sûr. Anderlecht rêvait d’une indemnité de transfert de 15 millions à l’époque. Je ne sais pas exactement ce qu’ils considéraient comme de bonnes offres ». L’été dernier, on l’a cité avec insistance du côté de Feyenoord en fin de mercato, une piste qu’il ne réfute pas : « Feyenoord ? Peut-être. Mais quand un club commence les négociations en proposant dix millions et que l’autre les débute en en demandant trente, tu sais qu’il y a peu de chances que ça aboutisse ».