Le dos au sol, la tête au ciel, Aryna Sabalenka souriait aux larmes d’avoir vaincu ses peurs. Battue ici même l’an passé par Coco Gauff en finale, la Biélorusse, n°2 mondiale, a cette fois dominé une autre Américaine, Jessica Pegula, en deux sets (7-5, 7-5) au terme d’une finale de grande intensité et aux multiples renversements, pour s’offrir son troisième sacre en Grand Chelem, le deuxième cette saison, après ceux conquis à Melbourne en 2023 et en 2024.
Un titre mérité pour celle qui a aligné samedi un douzième succès d’affilée et n’a lâché qu’un set entre Cincinnati et l’US Open. Et pourtant, Pegula, novice à ce niveau et qui n’avait jusque-là jamais dépassé le stade des quarts de finale en Grand Chelem, est entrée sans questionnement dans cette finale. Agressive en retour, parfaite sur sa première mise en jeu, la n°6 mondiale réalisait même le premier break du match, au troisième jeu, sur un retour puissant dans les pieds de la Biélorusse.
Entre les deux « stars » de l’été sur le dur américain (titre au WTA 1000 de Toronto pour Pegula, titre au WTA 1000 de Cincinnati pour Sabalenka), il y avait bagarre tout de suite, sans aucune observation. Mais Sabalenka remettait de l’ordre dans la maison en débreakant illico sous le vent de quelques retours catapultés.
Il fallait cela pour que la Biélorusse ôte les dernières angoisses. Elle qui visait samedi à Flushing Meadows le doublé Open d’Australie – US Open sur la même année, seulement réalisé jusque-là par quatre joueuses dans l’ère Open (Steffi Graff en 1988 et 1989, Monica Seles en 1991 et 1992, Martina Hingis en 1997 et Angelique Kerber en 2016), était toujours un peu hantée par sa finale perdue l’an passé face à Coco Gauff, quand elle avait fini par ployer sous les cris du peuple américain.
Cette année, il n’en était rien et à 6-5 dans le deuxième set, c’était un nouveau coup de canif dans les espoirs US. Sabalenka propulsait trois coups droits monumentaux dont un 40e coup gagnant pour s’offrir deux balles de premier titre à New York et conclure derrière un énième coup droit surpuissant. La joueuse de 26 ans empilait là un 27e succès en 28 matches en deux saisons sur les deux Majeurs en dur (Open d’Australie et US Open). Un chiffre vertigineux pour confirmer de manière éclatante que la n°2 mondiale est bien, aujourd’hui, la reine de cette surface.