L’Angleterre s’est qualifiée au bout du suspense pour la finale de l’Euro, après être venue au bout des Pays-Bas grâce à un but d’Ollie Watkins en toute fin de match. Mais derrière l’attaquant d’Aston Villa se cache un autre héros, tout aussi inattendu : Gareth Southgate. Quelques minutes plus tôt, le sélectionneur anglais suscitait une nouvelle fois des interrogations, voire des critiques, en faisant sortir Harry Kane et Phil Foden pour Ollie Watkins et Cole Palmer. Mais ces changements se sont avérés payants, puisque quelques minutes plus tard le joueur de Chelsea offrait l’assist à l’attaquant des Villans pour propulser les Three Lions en finale contre l’Espagne.
Pourtant, avant cette prestation nettement plus encourageante et ces changements payants, Southgate était probablement l’homme le plus critiqué de toute la sélection anglaise. La raison ? Les pauvres prestations de son équipe, alors qu’il a l’un des effectifs les plus riches à sa disposition. Mais malgré cela, les résultats plaident en sa faveur et il est difficile de faire mieux que ce qu’il a réalisé depuis son arrivée, surtout s’il venait à remporter l’Euro 2024. Difficile, donc, de se positionner face au paradoxal cas Gareth Southgate.
De la frustration au vu du talent de l’équipe
Les critiques sur le jeu offensif proposé par le sélectionneur anglais ne datent pas d’hier. Elles le suivent quasiment depuis son arrivée. Mais elles se sont intensifiées depuis le début de la compétition. Tout d’abord lorsqu’il a décidé d’écarter des joueurs comme Jack Grealish ou James Maddison de sa sélection définitive. Ensuite lorsque l’Angleterre a concédé deux partages, contre le Danemark et la Slovénie en poules, avant d’être miraculé contre la Slovaquie et de passer aux tirs au but contre la Suisse. Le tout sans jamais convaincre et sans réussir à tirer le plein potentiel d’un groupe qui compte pourtant des stars comme Kane, Saka, Foden ou encore Bellingham dans ses rangs.
Avant cette demi-finale remportée contre les Pays-Bas, une tendance semblait inéluctable : Gareth Southgate vivait ses derniers jours en tant que sélectionneur anglais et il allait sauter au moment de l’élimlination de son équipe. Mais toujours est-il que l’Angleterre est en finale, comme lors du précédent Euro, et pourrait remporter dimanche son tout premier Euro. Depuis son arrivée à la tête de la sélection, le bilan de Southgate est sans appel : une demi-finale (2018) et un quart de finale (2022) en Coupe du monde, alors que le pays n’avait plus atteint le dernier carré depuis 1990. Et deux finales consécutives (dont une à jouer) à l’Euro, où le meilleur résultat jusque-là était une demi-finale en 1996. Ce qui en fait, sur papier, l’un des meilleurs, si pas le meilleur sélectionneur de l’histoire du l’Angleterre.
La presse anglaise retourne sa veste
Ce jeudi matin, Southgate a carrément été adoubé par la presse anglaise, qui a totalement retourné sa veste en appelant au soutien du sélectionneur après l’avoir abondamment critiqué. Mais qu’en sera-t-il pour l’avenir ? Une victoire à l’Euro peut-elle lui permettre de se débarrasser de son étiquette de mal-aimé du peuple anglais, malgré un style de jeu qui ne fait pas rêver ? En cas de défaite contre l’Espagne, sera-t-il conservé à son poste alors qu’une grande partie de l’opinion publique anglaise estime qu’un autre coach permettrait à cette équipe ultra-talentueuse de passer un cap et de proposer du plus beau football ? Au vu des résultats, il semble compliqué d’imaginer la fédération anglaise se séparer de son sélectionneur au terme de la compétition. Mais qui sait ce que la finale peut nous réserver… Une chose est sûre, elle pourrait complètement faire basculer la réputation et la suite de la carrière d’entraîneur de Gareth Southgate.