C’est l’image du week-end en tennis, du jamais vu tout simplement… Alors que la Belgique menait 2-1 face au Chili en Coupe Davis, Zizou Bergs disputait un match décisif contre Cristian Garin. Une rencontre ultra-disputée, qui a connu un dénouement pour le moins improbable : alors qu’il venait de breaker pour mener 6-5 dans le troisième set décisif, le Belge a été pris dans un élan d’enthousiasme et il a percuté son adversaire en célébrant la balle de break qu’il venait de s’adjuger.
Touché à l’œil, Garin s’est écroulé sur le terrain et a refusé de reprendre la rencontre. Et c’est finalement lui, et non Zizou Bergs, qui a été disqualifié car le médecin estimait qu’il était apte à continuer, offrant sur tapis vert la qualification à la Belgique. La scène a fait le tour du monde et la décision de l’arbitre fait évidemment beaucoup réagir. Au Chili, on est évidemment fou de rage. Tandis qu’en Belgique, le capitaine de l’équipe belge, Steve Darcis, a admis que son joueur aurait peut-être dû être disqualifié.
« On ne veut pas gagner comme ça »
« C’est difficile de parler là. On a eu beaucoup de discussions, ce n’est pas gai. Il y a eu un fait de match extraordinaire, un truc qui n’arrive pas normalement. C’est triste, c’est dur. Après, on nous parle toujours de la victoire. C’est sûr que là, on a la victoire en poche. On était prêt à faire la fête si on gagnait ici, je pense qu’il n’y aura rien. On va juste essayer de digérer un peu », a avoué Darcis au micro de la RTBF.
« Il ne faut pas non plus tirer des conclusions trop dures. Il ne faut pas enterrer Zizou, il a fait une erreur, il était surexcité. C’est un accident, c’est un fait de jeu. Il aurait pu être disqualifié, il aurait peut-être mérité d’être disqualifié. Mais moi, je ne suis pas là pour juger ce qui s’est passé. Ça aurait pu être 50 sur 50 à mon avis. Mais c’est vrai que gagner comme ça, ce n’est pas ce n’est pas ce qu’on veut, ce n’est pas ce qu’on rêve. Et ce n’est pas pour ça qu’on joue au tennis non plus ».
Bergs : « Je pense qu’il a exagéré aussi »
Dans la foulée de cet improbable fait de match, Zizou Bergs avait lui-même donné sa version des faits. « Jusqu’au dernier point qui a été joué, il y avait une telle ambiance », a-t-il expliqué. « J’avais la chair de poule de pouvoir être ici et de parvenir à gagner ce match. Et alors que je peux conclure ce match sur mon service, il se produit une chose pareille. Je l’ai touché, oui. Je commets une petite erreur, dans un moment de pure excitation. Après avoir frappé ce passing, je saute de joie, je cours vers le banc et je pensais que je le devancerais. Mais d’une manière ou l’autre, il ne se retire pas. Il me voit arriver et en fin de compte, je le heurte. C’est évidemment un peu de ma faute, mais je pense qu’il exagère aussi. Et le jugement de l’arbitre est dès lors également en ma faveur. Je ne sais pas si cet incident entrera dans les livres d’histoire. Je me rappelle que quelque chose de similaire s’était produit il y a quelques années dans une arène de handball et j’ai le sentiment que les Chiliens ne doivent pas trop m’aimer en ce moment ».
