L’attitude de Jonas Vingegaard lors de la 8e étape du Tour de France fait beaucoup parler. Ce dimanche, le Danois a refusé de coopérer avec Remco Evenepoel et Tadej Pogacar lorsque les trois hommes se sont détachés du peloton suite à l’attaque du Belge. Sa prudence n’a pas plu à ses deux concurrents, qui n’ont pas hésité à le faire savoir après l’arrivée.
« C’est dommage que lorsque nous étions à trois, Jonas Vingegaard n’a pas voulu coopérer pour creuser l’écart », a admis Remco Evenepoel au micro de ITV Cycling. « Tadej et moi ne sommes pas contents parce que je pense que le podium du Tour aurait pu se décider aujourd’hui. Nous devons accepter les tactiques de course, mais parfois vous devez avoir les couilles de courir et malheureusement, peut-être que Jonas ne les a pas eues aujourd’hui. Comme je l’ai dit, c’est de la tactique de course, mais il n’y a pas de problème. La course est toujours très longue. Je lui ai dit que j’acceptais les raisons pour lesquelles il n’a pas poussé, mais évidemment Tadej et moi aimons attaquer tous les deux un peu loin de la ligne d’arrivée. Nous devons continuer, Jonas a décidé d’être plus défensif, mais nous devons l’accepter ».
Même son de cloche du côté de Pogacar, frustré par la tactique de l’équipe Visma | Lease a Bike : « Je pense qu’ils ont peur de moi, ils ne pensent qu’à ma roue, et pas à Remco, Primoz ou aux autres. Ça aurait été bien que Jonas, Remco et moi puissions y aller. On aurait repris du temps et un peu consolidé le podium. Mais ce n’est pas ce que veut Visma je crois. Ils mettent vraiment l’accent sur moi, ils vont me suivre jusqu’au bout du Tour mais ça peut leur coûter. »
Vingegaard : « J’aurais pu perdre le Tour si j’avais roulé »
Jonas Vingegaard n’a pas manqué de répondre aux critiques. Ce lundi, lors de la journée de repos, le Danois a justifié sa stratégie et a rebondi sur les déclarations de ses deux rivaux en conférence de presse.
« Je ne vois certainement pas seulement Pogacar comme un adversaire. Les dix premiers sont des adversaires. Hier, nous ne voulions pas perdre de temps. Peut-être que les autres ne comprennent pas notre tactique, mais c’est leur problème », a expliqué le double vainqueur du Tour de France. « Si j’avais roulé avec ces deux-là à 70 km de la fin et que je m’étais fait débarquer dans les derniers kilomètres, j’aurais perdu le Tour hier. Ce n’était donc pas un manque de couilles, c’était juste une course intelligente ».
