Les deux rivaux, engagés dans un duel haletant pour le titre, quittent Buriram le sourire aux lèvres: ils ont évité les pièges d’une piste détrempée qui aurait pu leur coûter très cher.
L’Italien (Ducati) et l’Espagnol (Ducati-Pramac) ont su garder la tête froide, sous les précipitations intermittentes qui ont accru la tension en course, et provoqué la chute de Marc Marquez (Ducati-Gresini).
Le novice espagnol Pedro Acosta (GasGas-Tech3) complète le podium.
«C’est ma première victoire sous la pluie», a lancé Bagnaia, visiblement soulagé, en conférence de presse.
«C’était important de gagner pour le championnat. C’est bon pour la confiance», a-t-il poursuivi.
«Pecco» revient à 17 longueurs de «Martinator», avant de se rendre en Malaisie la semaine prochaine, où le climat tropical pourrait encore surprendre le paddock.
Martin satisfait
Malgré tout, la pression reste sur les épaules du Turinois, dans une position de poursuivant qui le contraint à prendre plus de risques que son rival pour combler son écart.
Il ne reste que 74 points à distribuer, et sans un carton plein à Sepang ou des erreurs de Martin, son rêve de triplé, que seuls Valentino Rossi et Marc Marquez ont réussi au 21e siècle, prendra fin.
L’Espagnol, en quête d’une première couronne, pourrait même être sacré en Malaisie, s’il remporte 21 points de plus que son rival.
Le résultat du GP de Thaïlande reflète le scénario de la saison: Bagnaia a remporté plus de courses le dimanche (9 contre 3), mais sans afficher le niveau de régularité de Martin, métronomique dans sa capacité à engranger les points, qu’importe les aléas de la course.
«Ganesh m’a protégé aujourd’hui», a souri Martin, dont le portrait du dieu hindou à tête d’éléphant, auquel est attribué le pouvoir de lever les obstacles, ornait le casque à l’occasion du rendez-vous thaïlandais.
«Il y a eu une quinzaine de moments où j’ai failli chuter. Ne perdre que cinq points dimanche, c’est très bien. On doit garder cette dynamique», a-t-il développé.
Zarco 8e
La chute de Marquez, qui se battait avec Bagnaia pour la tête, a peut-être constitué un signe du destin: elle lui a offert la deuxième place, et quatre points de plus que s’il avait terminé troisième.
Sous la piste glissante, il n’a pas tenté de rattraper l’Italien sur la deuxième partie de course. Connu pour son style agressif, le Madrilène a préféré jouer la prudence cette fois-ci, alors qu’il avait pris de gros risques la veille pour doubler Bagnaia lors de la course sprint.
Vainqueur de la course sprint, l’Italien Enea Bastianini (Ducati) a chuté et doit se contenter de la 14e place. Marco Bezzecchi (Ducati-VR46) et Franco Morbidelli (Ducati-Pramac) sont aussi partis à la faute et n’ont pas terminé la course.
Côté français, Quartararo a terminé à une 16e place frustrante, en raison d’une collision avec Morbidelli qui l’a envoyé dans les graviers, et effacé les bénéfices de son départ canon.
«J’avais un très bon rythme. Quand quelqu’un arrive aussi fort sur toi... je ne peux pas contrôler ça. Plus que d’avoir des regrets, je ne pouvais rien y faire», a réagi le Niçois.
«C’était important de repartir et d’avoir des données sur la moto», a-t-il poursuivi.
Johann Zarco (Honda-LCR) a de son côté salué «une bonne huitième place», son meilleur résultat de la saison, malgré des sensations difficiles sur sa moto. «On a les mêmes soucis que sur le sec, mais amplifiés», a-t-il constaté.