La joie de George Russell est passée un peu au second plan, à Las Vegas. La réalisation avait d’abord décidé de diffuser la communication radio de Max Verstappen et le message de son patron Christian Horner, une fois le drapeau à damier franchi à la 5e place et une fois le Néerlandais auréolé d’un quatrième titre de champion du monde. Il faut dire que l’événement de ce GP de Las Vegas était bien là, mettant fin à un suspense qui tenait depuis plusieurs mois.
Comme la saison dernière, le titre mondial des pilotes a été décerné un samedi. L’an dernier, Max Verstappen avait célébré son troisième sacre à l’issue du sprint du GP du Qatar, dans une ambiance un peu tiède alors qu’il restait encore la course à disputer. Cette fois, c’est dans un tout autre décor, bien plus exubérant, que le pilote néerlandais est devenu l’égal d’Alain Prost et de Sebastian Vettel, à seulement 27 ans et alors que ses plus belles années sont encore probablement devant lui.
Mercedes a dominé tout le week-end
George Russell et Mercedes ont pourtant fait la course parfaite pour s’imposer. Parti depuis la pole position, le Britannique a mené la course quasiment de bout en bout, ne cédant les commandes que pour quelques tours lorsqu’il a fallu s’arrêter pour changer des gommes globalement récalcitrantes et pouvant chuter en performance brusquement. Le Britannique emmène un doublé pour la marque à l’étoile, devançant un Lewis Hamilton revenu à son meilleur niveau après un GP du Brésil catastrophique.
Le septuple champion du monde, qui avait laissé sa couronne mondiale en 2021 à Verstappen, était passé à côté lors de la Q3, samedi, et n’avait pas réussi à se qualifier mieux que 10e. Mais l’Anglais a réalisé une course formidable, avec de nombreux dépassements et plusieurs meilleurs tours de rang pour remonter jusqu’à la 2e place, prêt à menacer son coéquipier. Il n’en sera finalement rien. Le doublé a en tout cas consacré une domination sans partage de Mercedes sur ce week-end dans la ville du péché, en tête de toutes les séances d’essais libres, des qualifs, et donc de la course.
Ferrari reprend de bons points sur McLaren
Carlos Sainz (3e) voulait gagner ce GP de Las Vegas mais il n’a jamais été en mesure de le faire. Dès le départ, il s’est fait surprendre par Charles Leclerc (4e), qui a damé le pion son coéquipier et à Pierre Gasly. Le Monégasque a tenté d’attaquer Russell après plusieurs tours, mais il n’a eu qu’une seule chance avant de voir ses pneus se dégrader subitement et de perdre plusieurs positions. Les Ferrari ont mieux fini la course qu’elles ne l’ont commencée, sans toutefois pouvoir suivre le rythme imposé par les Flèches d’argent.
Chez McLaren, pas grand-chose n’a fonctionné. Les voitures de Woking ont semblé hors du coup durant tout le week-end, comme résignées face à l’inéluctable, ce titre de Verstappen. Lando Norris s’est classé 6e et s’est offert le meilleur tour dans la dernière boucle. Un point qui pourrait être précieux en vue de la course au titre des constructeurs. Ferrari a marqué 27 points sur ce GP de Las Vegas, McLaren 15, et ce ne sont plus que 24 unités qui séparent les deux équipes avec encore deux courses à disputer.
Gasly malheureux
Sa troisième place sur la grille était inespérée. Après un double podium au Brésil, Gasly avait réussi à prolonger l’embellie des Alpine lors des qualifications. On se demandait comment il allait pouvoir résister face à des voitures plus rapides mais le premier tour a donné les premiers éléments de réponses. Le pilote français a rapidement cédé face à Leclerc avant d’être dépassé par Verstappen et Norris quelques tours après. Mais sa course s’est surtout achevée dans un panache de fumée, au 16e tour, son moteur Renault rendant l’âme. « Ça fait mal au cœur », a-t-il avoué après avoir mis pied à terre.