Il est 9h30 tapante, les coureurs d’Intermarché-Wanty grimpent sur leur vélo et partent, sous le soleil du sud de l’Espagne, pour une sortie de 4 heures dans le décor montagneux de Benidorm, dans le Puig Campana. L’occasion pour nous d’embarquer dans la voiture de l’équipe, aux côtés du directeur sportif Dimitri Claeys et d’un mécanicien, avec qui l’on va rattraper le groupe de six coureurs quelques kilomètres plus loin.
Le programme du jour : un entraînement de 4 heures avec plusieurs tests en côte : d’abord 1 minute d’efforts intensifs, puis 5 minutes plus tard dans la séance, et 10 minutes à fond pour clôturer l’entraînement. « Les six coureurs qui participent à la séance s’envoleront pour disputer le Tour Down Under en Australie en janvier, ils sont donc déjà bien avancés dans leur préparation », nous glisse Claeys.
Pourquoi la Costa Blanca ?
Dès les premiers instants dans la voiture, une chose nous marque : il ne se passe pas 5 minutes sans que l’on croise des coureurs d’autres équipes du peloton. Bahrain Victorious, Arkéa, Astana ou encore UAE… Avec, constamment, un geste de la main échangé entre les coureurs et le directeur sportif qui conduit notre voiture. « Il y a au moins 15 équipes dans les environs », nous explique Dimitri Claeys. La raison ? « Le parcours est idéal avec les montagnes, la météo ensoleillée même en hiver, il y a des aéroports pas loin et des hôtels qui savent accueillir les équipes. Tout est idéal ici. Même la circulation sur la route : les gens sont assez cool et patientent derrière les coureurs s’il faut. En Italie, ce serait impossible car les gens sont beaucoup trop dangereux. »
Après environ une heure de mise en jambes, le soleil commence à chauffer et le moment du premier test de la journée est venu. Une minute à fond, en côte. Un effort violent pour les coureurs. « Vous avez besoin de quelque chose ? », demande le mécanicien de l’équipe à ses hommes, qui récupèrent près de la voiture après le test. « Des meilleures jambes », lui répond du tac au tac Georg Zimmermann, provoquant le rire de ses coéquipiers.
Une ambiance décontractée… mais compétitive
Le deuxième test du jour, 5 minutes à bloc, laisse place à une magnifique bataille entre le coureur allemand, Francesco Busatto et Dries De Pooter, qui coiffe les deux premiers cités dans les derniers mètres au terme d’une magnifique remontée. « Wow, quelle bataille ! », s’exclament le directeur sportif et le mécanicien dans la voiture. « C’est vraiment un exercice très exigeant », ajoute Claeys avant le début du dernier test du jour.
Au terme des 10 minutes d’efforts, c’est cette fois Zimmermann qui se montre le plus rapide. « Il visera les étapes les plus difficiles ainsi que le classement général avec Busatto en Australie, tandis qu’Arne Marit essayera d’aller chercher des étapes au sprint », confie le directeur sportif d’Intermarché-Wanty.
Après en avoir terminé avec l’ultime test du jour, les coureurs sont à bout de forces et cherchent leur souffle près de la voiture. « Ça ne donne pas envie de faire du vélo, hein ? », nous interpelle, le sourire aux lèvres, Tom Paquot. « Ce ne sont pas les plus chouettes sensations, mais les résultats sont bons donc c’est encourageant pour la saison qui approche. Désormais, retour à l’hôtel pour un peu de repos et une séance de musculation en fin d’après-midi ».
La séance touche à sa fin et il reste une bonne demi-heure à parcourir tranquillement pour les coureurs afin de regagner leur hôtel, ainsi que pour nous, après des heures de conduite sportive pour tenter tant bien que mal de suivre leur rythme dans les descentes. Et cerise sur le gâteau dans les dernières centaines de mètres de notre sortie : on a croisé la superstar Tadej Pogacar, champion du monde et vainqueur du dernier Tour de France, lui aussi en plein entraînement dans la région.