Le samedi 19 octobre dernier (14 h) était donné le départ de l’une des courses à pied au concept le plus fou : les championnats du monde Backyard ultra team. Soixante-quatre équipes de 15 coureurs, chacune sur un circuit répondant à un cahier des charges bien précis (kilométrage égal à 6705 mètres principalement) et situé dans ses frontières, étaient appelées à s’affronter pour les 3es Mondiaux de la spécialité.
Le but de ce rendez-vous planétaire est de cumuler le plus de tours possible (addition des scores individuels) sur base d’un principe général : pour repartir sur le tour suivant, il faut avoir bouclé le précédant avant l’heure précise. Chaque boucle commence exactement une heure après la précédente et tous les participants doivent commencer au son de la cloche (pas de départ tardif).
Ce mercredi midi, alors qu’on arrive peu à peu à la barre des 100 heures de course, il n’y a plus que deux nations en lice : la Belgique, dont le parcours est situé dans un camp militaire à Retie, est largement devant avec 4 rescapés ayant déjà bouclé 94 tours (630 kilomètres) et l’Australie (2 coureurs). La différence s’est surtout faite sur la qualité d’ensemble de nos compatriotes puisque tours les 15 ont franchi la barre des 50 tours. Au « cumulé » (1093 tours contre 969 à l’Australie), cela a fait la différence...
L’ancien joueur de snooker devenu un des meilleurs ultra-coureurs au monde
Quand cela va-t-il s’arrêter ? Lorsqu’au sein de la dernière équipe en lice, il n’y aura plus qu’un seul coureur. S’ils sont deux, cela peut durer... indéfiniment (record du monde : 108 heures, par l’Américain Harvey Lewis).
Parmi les 4 Belges toujours à l’oeuvre, on trouve Merijn Geerts, un Louvaniste de 49 ans, père de deux enfants et inspecteur à l’Afsca. En 2022, lui et Ivo Steyvaert avaient tourné durant 101 tours, soit 677 kilomètres en 4 jours et 7 heures. Record du monde à l’époque. Personnage atypique que Geerts. Voici une dizaine d’années, il approchait les 100 kilos et pratiquait le snooker de compétition. Puis il a voulu perdre du poids pour être plus compétitif. Il est passé de 96 à 75 kilos et s’est pris au jeu de la course à pied sur des distances de plus en plus longues (en 2023, il était ainsi sur la Montane Spine race, soit 429 km d’un tenant, dans une Ecosse prise par le froid).
“Les ultras, ce sont des aventures où tu vis des choses incroyables, durant lesquelles tu ne vis que ça et rien d’autre », nous avait-il à l’époque expliqué lorsque nous l’avions rencontré pour une interview. « Atterrir est difficile. La vie normale, celle de tous les jours, est tellement banale finalement. Oui, cela prend du temps pour faire la transition. Mais je préfère de loin courir que d’être sur les réseaux...”
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