Thibaut Courtois de retour chez les Diables rouges : « J’ai mis les choses à plat avec le groupe »

Il n’a éludé aucune question.

De retour dans la sélection des Diables rouges, le Limbourgeois s’est expliqué ce mardi sur son choix de se rendre à nouveau disponible pour la Belgique. Large interview du portier du Real Madrid.

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De retour dans la sélection des Diables rouges pour les deux premiers matches officiels de l’ère Rudi Garcia, Thibaut Courtois s’est expliqué ce mardi sur son choix de se rendre à nouveau disponible pour la Belgique, ses futures ambitions et bien d’autres sujets. Pour rappel, le « come-back » du gardien du Real Madrid a déjà provoqué des remous, dont la retraite de Koen Casteels.

Et forcément, la majorité des questions ont tourné autour de son absence chez les Diables durant 21 mois suite aux différends rencontrés avec le précédent sélectionneur, Domenico Tedesco.

Thibaut Courtois, tout d’abord, comment s’est déroulé votre retour à Tubize ?
Comme à l’accoutumée, en croisant pas mal de joueurs, en participant à des réunions, en rencontrant les gens du staff et du site.
Un échange a tout de même eu lieu avec le reste du groupe, non ?
Oui, évidemment. Après le repas, nous avons eu une longue discussion qui s’est bien déroulée. Beaucoup de fausses informations ont circulé, au même titre que des incompréhensions. J’ai eu l’occasion de m’exprimer et de m’expliquer face au groupe, mes équipiers ont pu me poser des questions et j’ai compris d’où venaient les principales inquiétudes. Il était nécessaire de mettre les choses à plat et c’était une bonne chose de partager mon ressenti afin de repartir de l’avant. Je suis soulagé d’avoir pris la parole ouvertement.
Au rayon des incompréhensions, il y a forcément cette histoire autour du capitanat (NDLR : que Domenico Tedesco avait préféré donner à Romelu Lukaku pour le match Belgique-Autriche... lors duquel Courtois fêtait sa 100e chez Les Diables).
Le capitanat n’a jamais été un problème majeur pour moi. Ce n’était qu’une petite goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le plus grand problème, c’était la relation avec le sélectionneur, qui m’a noirci. Et à partir de là, la confiance fut rompue. Le brassard, ce n’est pas une obsession, je reste un leader sur et en dehors du terrain, que je le porte ou non.
Si le capitanat n’était qu’une petite goutte d’eau dans un océan, quel fut le plus grand problème ?
À cette époque là, je n’étais pas dans ma meilleure forme physique et n’avais donc pas mon état d’esprit habituel. Mais, quand on est capitaine et que le coach ne vient pas vous parler pendant 4 jours, cela pose forcément question. Il ne me calculait pas et avec mon caractère bien trempé, il est évident que cela mènerait à des complications.
Pendant 21 mois, quelques piques ont également été lancées. On pense à vos tweets ou au brassard que vous portiez à votre mariage.
Ce brassard à l’occasion de mon mariage, c’était surtout une blague entre copains. Et sur les réseaux sociaux, je réagissais parce que le précédent sélectionneur ne disait pas toute la vérité. Notamment lorsqu’il mentionnait qu’il avait tout mis en œuvre pour résoudre le problème avec moi. Ce qui n’était pas vrai. Il n’est donc pas anormal de réagir…
En regardant dans le rétroviseur, regrettez-vous cette période et, surtout, feriez-vous les choses différemment aujourd’hui ?
Tout d’abord, il est certain que j’ai également mes torts dans cette histoire. J’ai toutefois senti après cette histoire qu’il n’y aurait pas de retour en arrière tant que Domenico Tedesco serait en place. Cela n’aurait pas changé grand-chose pour l’Euro car je n’aurais pas été à 100 %. Néanmoins, si je pouvais revenir en arrière, j’agirais différemment vis-à-vis du groupe et des supporters. Car je comprends que j’ai pu les blesser.
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Votre retour n’a pas fait que des heureux, Koen Casteels, qui vous a remplacé avec brio, ayant annoncé sa retraite internationale.
Je peux le comprendre puisqu’il était numéro 1 et que je reviens dans la danse. Encore une fois, je n’ai jamais eu de soucis avec les joueurs, mais uniquement avec un seul homme. Moi, ces dernières semaines, je me suis rendu disponible pour la sélection et j’étais ouvert à la discussion. Je ne pouvais pas faire plus. Quant à son discours, je ne vois pas où Koen voulait en venir.
Après cet épisode qui a fait couler beaucoup d’encre, pourrez-vous toujours être le même Thibaut Courtois ? À savoir un homme avec son franc-parler et sévère quand il le faut ?
Oui, car cela fait partie de moi, du joueur que je suis. Je suis également très critique envers moi-même, donc je ne vois pas pourquoi je devrais changer. Mais il est évident que je devrai d’abord retrouver ma place dans un groupe qui a fortement changé.
Un groupe rajeuni, mais également un nouveau sélectionneur. Comment se sont déroulés les premiers contacts ?
J’ai un bon sentiment au sujet de Rudi Garcia. Il est clair dans ses propos et veut que nous puissions tous nous regarder dans le blanc des yeux. Il sait où il veut arriver, nous avons eu de bonnes séances (NDLR : tactiques et techniques). C’est un bon départ.
Rudi Garcia a parlé de l’aide externe que pourrait jouer Eden Hazard. A-t-il eu un impact sur votre retour ?
Eden m’a simplement dit que le sélectionneur allait prendre contact avec moi et a peut-être donné mon numéro. Mais c’est tout.
Votre retraite internationale de près de deux ans a été mal vécue par les supporters. Comment allez-vous gérer cette situation ?
Je ne peux faire qu’une seule chose : prester sur le terrain et gagner avec l’équipe nationale. Encore une fois, je suis désolé que toute cette histoire se soit déroulée de cette manière. Mais je sais aussi que l’opinion publique ne change pas en un claquement de doigts. J’espère que la confiance se rétablira avec les fans, car j’ai toujours eu une belle relation avec eux.