Qui est David Hubert, l’entraîneur intérimaire d’Anderlecht ?

Le licenciement de Brian Riemer, ce jeudi, propulse David Hubert comme entraîneur ad interim du Sporting d’Anderlecht. Mais qui est ce jeune homme de 36 ans, retraité des terrains en 2023 et coach des U18 mauves ?

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BELGA

Sauf nomination express du successeur de Brian Riemer dans les prochaines heures, David Hubert assurera bel et bien l’intérim, samedi soir, sur le banc du Lotto Park contre le Sporting de Charleroi. Le Bruxellois n’aura évidemment pas le temps de tout révolutionner et devrait certainement s’appuyer sur les fondations actuelles, aussi bancales soient-elles. Le garçon de 36 ans – qui n’a quasiment aucune expérience comme entraîneur principal, malgré son riche vécu au sein du football belge en tant que joueur (pas loin de 400 matches) – vient d’être parachuté à ce poste un peu par hasard. Parce qu’il ne s’y attendait pas et n’était pas forcément demandeur. « Cette annonce est peut-être surprenante, mais David a le profil idéal pour remplir ce rôle d’intérimaire car c’est quelqu’un de très pragmatique et qui fait partie des entraîneurs modernes, de la nouvelle génération », remarquait Joachim Mununga, qui l’avait côtoyé dans les travées de Den Dreef. « Le coaching, il y a toujours pensé, c’est inscrit dans son patrimoine génétique. »

Champion de Belgique avec Courtois et De Bruyne

Bien avant de raccrocher les crampons à l’été 2023, David Hubert, qui fut formé à Malines et à Genk, avait pas mal bourlingué dans le Royaume (7 clubs différents). Mais c’est surtout au début de sa carrière qu’il a vécu ses meilleurs moments sur les terrains. Lancé dans le monde professionnel en 2007 par Hugo Broos, le milieu défensif est rapidement devenu un indiscutable à l’ombre des terrils limbourgeois. Au point de participer amplement, le brassard autour du bras, à la conquête du titre de champion de Belgique en 2011, aux côtés de Thibaut Courtois et Kevin De Bruyne. Son palmarès avec le Racing renseignant également deux Coupes de Belgique (2009 et 2013). Devenu Diable rouge entretemps avec notamment deux caps sous la coupe de Georges Leekens (contre la Slovénie et les États-Unis en 2011), le principal intéressé n’est pas parvenu à franchir le cap supplémentaire.

À 25 ans, il quitte son club formateur pour rejoindre La Gantoise mais n’y connaîtra pas le succès escompté. Relégué à partir de quelques mois seulement dans la hiérarchie interne, il est contraint de miser sur la carte du « prêt » pour retrouver le sourire. D’abord à l’Hapoël Beer-Sheva en Israël (sa seule expérience à l’étranger), puis à Waasland-Beveren et enfin à l’Excel Mouscron. Où il luttera contre la relégation mais où son expérience permettra aux deux entités belges de se maintenir à chaque fois parmi l’élite.

En 2017 et libre de tout contrat, il décide de redescendre d’un étage en signant à OHL. Conscient que ses plus belles années sont dorénavant derrière lui, il aide néanmoins le club louvaniste à remonter en Jupiler Pro League. « Il était un leader dans le groupe et dégageait une certaine forme de sagesse. Mais il ne faut pas le confondre avec quelqu’un de taiseux. David est juste, fondamentalement droit, avec un caractère bien trempé qu’il arrive à canaliser. Disons que c’est une main de fer dans un gant de velours, puisqu’il était capable de mettre les formes subtilement », ajoutait Mununga.

Les RSCA Futures, pour clore un chapitre et entamer le suivant

En 2021-2022, il disputera encore une saison sous les couleurs de Zulte-Waregem. Puis vint l’appel du Sporting d’Anderlecht, qui avait besoin d’un « grand frère » pour épaules les RSCA Futures en Challenger Pro League. Un ultime projet au sein d’un club ô combien particulier, même s’il ne l’avait jamais publiquement avoué auparavant. « Ceux qui me connaissent ne trouveront pas cela bizarre. Ce maillot mauve devait être un des premiers que j’ai eus quand j’étais petit », disait à l’époque ce natif d’Uccle, alors qu’il venait de passer ses diplômes d’entraîneur et qu’il incarnait le relais du coach (Guillaume Gillet avant Robin Veldman) sur le terrain. De par ses qualités humaines notamment, il a contribué à l’évolution de jeunes joueurs comme Bart Verbruggen, Théo Leoni, Noah Sadiki, Lucas Stassin, Tristan Degreef, Enock Agyei, Lucas Lissens. « Il les a énormément aidés sur en et dehors du terrain. C’est quelqu’un qui connaît très bien le football, il voit clair, est très fort tant techniquement que tactiquement. David est aussi un garçon intelligent, qui parle plusieurs langues. Il est sincère, posé et très calme. On ne l’a jamais entendu crier sur un joueur, au contraire d’un Brian Riemer par exemple », nous dit-on à Neerpede.

Quand le Brabançon décide d’arrêter sa carrière de joueur il y a un peu plus d’un an, Anderlecht souhaite le conserver au sein du club. C’est ainsi que, la saison dernière, il a occupé le poste d’adjoint de Marink Reedijk chez les Futures, en étant toujours très proche du terrain et des joueurs. David Hubert aurait pu succéder, cet été, au Néerlandais mais il ne se sentait visiblement pas prêt à reprendre en main les U23. Raison pour laquelle les U18 lui ont alors été confiés. Une mission qu’il venait à peine d’entamer puisqu’il n’a eu le temps de diriger sa nouvelle escouade qu’une seule fois. C’était le week-end dernier avec une cinglante défaite (0-4) face aux jeunes du FC Bruges…