Ce 18 août 2024 a donc été marqué par la perte d’un monument du monde cinématographique avec le décès d’Alain Delon, l’acteur qui aimait tant mourir à l’écran. À Courtrai, les Standardmen, eux, devaient mourir sur le terrain pour ramener quelque chose dans leurs bagages à Liège. Le Clan, non pas des Siciliens, mais bien des Rouches, avaient à cœur de poursuivre leur série d’invincibilité mais aussi d’imperméabilité après 270 minutes sans encaisser le moindre but. D’entrée de jeu, les Liégeois donnaient l’impression de vouloir prendre les choses en main avec un flanc droit, duquel viennent le plus régulièrement les offensives depuis le début de saison, plutôt actif à l’image d’un Marlon Fossey bien en jambe.
En tribune, en Plein Soleil, les supporters liégeois y croyaient dur comme fer : leurs idoles allaient ramener un bon résultat de ce long et périlleux déplacement qui leur souriait pourtant ces dernières saisons. Mais comme face à Malines, le Standard était rapidement confronté à ses limites offensives (un seul but inscrit depuis le début de la compétition). Seul en pointe, Soufiane Benjdida ne faisait que multiplier les courses sans pour autant toucher beaucoup de ballons.
Henry Lawrence dans le rôle du Samourai
Une chose est certaine, Alain Delon se serait ennuyé à jouer dans ce piètre thriller que ce Courtrai-Standard qui voyait deux formations se renvoyer les responsabilités. Il fallait donc qu’un fait de jeu vienne pimenter cette fin d’après-midi d’été. Et pour ce faire, Henry Lawrence endossait le rôle du Samourai liégeois. Coupable d’une semelle sur El Idrissy, l’Anglais se voyait d’abord brandir le carton jaune par Bert Put. Mais c’était sans compter sur l’appel de Nathan Verboomen dans le VAR qui estimait que l’interprétation de son confrère n’était pas bonne. Car c’est bien d’interprétation dont on parle ici. L’appel du VAR a inévitablement conditionné la décision de Bert Put. Plutôt que d’être averti, Lawrence tombait alors dans Le Cercle Rouge laissant ses équipiers à dix. Rapidement, que ce soit en tribune ou sur les réseaux, les supporters liégeois criaient au scandale se référant à la phase de ce Bruges-Malines qui voyait Brandon Mechele échapper à l’exclusion pour une semelle sur un Malinois. « Les clubs avaient une demande d’uniformisation et de cohérence entre la Belgique et les autres compétitions européennes. Ici, si on regarde l’impact final, tout le monde réclame un carton rouge. Si on ne regarde pas l’impact final, je serais d’accord avec le rouge. Mais si on analyse la situation finale, il joue le ballon », avait alors déclaré Jonathan Lardot, le nouveau directeur technique de l’arbitrage.
Matthieu Epolo dans celui du Guépard
Déjà inoffensifs à onze, on voyait mal comment les Standardmen allaient pouvoir se montrer dangereux en infériorité numérique d’autant qu’Ivan Leko, Le Professeur rouche, décidait de sortir Benjdida pour renforcer sa défense avec la montée de Bolingoli. La question était donc de savoir combien de temps ce Standard allait bien pouvoir tenir. Face à une attaque courtraisienne, il faut bien le dire, plutôt maladroite, l’espoir était de mise côté liégeois. D’autant que dans ses cages, le Guépard Matthieu Epolo, tel un félin, sortait plusieurs parades qui laissaient le Standard dans le match. Mais une erreur de jugement d’Aiden O’Neill et Marko Bulat, qui se gênaient sur un dégagement, profitait à Ambrose ruinant ainsi les espoirs des Rouches qui, sans leur dernier rempart, seraient rentrés à Liège avec une addition bien plus salée.