Le conseil d’administration de l’Union belge s’est réuni une première fois le 28 novembre pour discuter de l’avenir de Domenico Tedesco mais aucune décision n’a été prise à l’issue de cette première rencontre. Une nouvelle réunion doit se tenir aujourd’hui avec à sa tête Vincent Mannaert, nouveau directeur sportif depuis lundi. Quelle décision sera prise concernant Domenico Tedesco ? Le bilan de son année chez les Diables n’est pas glorieux.
Un bilan 2024 catastrophique et un Euro raté
4 victoires pour 14 défaites. Voilà le bilan de Domenico Tedesco pour l’année 2024 avec les Diables Rouges. L’année commence pourtant assez bien avec deux succès en amicaux contre le Monténégro et le Luxembourg et deux matchs nuls contre l’Angleterre et l’Irlande. Ce n’est pas la grande Belgique mais les résultats s’inscrivent dans la lignée de son arrivée en 2023 : les résultats sont bons.
Sur le terrain, tout commence à s’effondrer à l’Euro en Allemagne. Le jeu est médiocre et l’on ressent plus que jamais l’ultra dépendance d’une équipe portée par Kevin De Bruyne et Romelu Lukaku. Les deux stars ont été médiocres sur cet Euro et toute l’animation offensive s’est effondrée en conséquence. Une défaite d’entrée contre la Slovaquie, une victoire peu glorieuse contre la Roumanie, un nul bien heureux contre l’Ukraine. Qualifié pour les 1/8èmes de finale, c’est la douche froide contre la France, encore.
Les critiques commencent alors à fuser sur Tedesco : son jeu insipide, ses remplacements énigmatiques, son changement incessant de système de jeu et de tactique. Tout s’écroule définitivement en Ligue des Nations à partir de septembre. En dehors d’une victoire contre Israël, la Belgique enchaîne 5 matchs sans gagner dont 4 défaites.
Quel soutien dans le vestiaire ?
Malgré les bons résultats en début d’année, un premier gros couac se pose : le cas Thibaut Courtois. Le portier madrilène et Tedesco se brouillent à propos du capitanat et le sélectionneur n’hésite pas à l’attaquer publiquement devant la presse deux jours plus tard. Tant que les résultats suivent, le choix se défend. Dès lors que les défaites s’enchaînent, était-ce réellement le bon choix de s’en prendre publiquement au gardien titulaire du pays ? On peut critiquer Courtois sur certains aspects en dehors du terrain mais il reste un des tout meilleurs gardiens de la planète.
Tedesco semble alors perdre progressivement son vestiaire. Après l’Euro, Lukaku décide de prendre une pause avec les Diables… pour finalement revenir lors du dernier rassemblement… pour un seul match. Un deal étrange passé entre le sélectionneur et son attaquant vedette. Dans le même temps, 45 joueurs différents ont foulé le terrain pour les Diables cette année dont 19 nouveaux joueurs. Faire découvrir la sélection nationale a de nouveaux joueurs à du bon mais prendre la Ligue des Nations à la légère alors que l’équipe sort d’un Euro raté, c’est plus discutable.
La Fédération peut-elle vraiment se le permettre financièrement ?
En mars 2024, la Fédération annonce que Domenico Tedesco voit son contrat être prolongé jusqu’au Mondial 2026. La décision était défendable à l’époque, les résultats étaient bons après tout mais on peut reprocher à la Fédération de s’y être pris trop tôt : le technicien allemand n’en était encore qu’aux amicaux et aux groupes de qualifications pour l’Euro. D’autant plus que la santé financière de la Fédération n’est pas très bonne, l’Union belge a enregistré une perte de 12 millions d’euros lors du dernier exercice comptable.
Le prix à débourser pour se séparer de Tedesco risque d’être salé. Sacha Tavolieri rapporte qu’il faudra au minimum 750.000€ pour licencier le technicien, sans parler de l’argent supplémentaire pour renvoyer ses assistants. Pour le Het Laatste Nieuws, la somme à dépenser devrait avoisiner les 1,5 million d’euros.
Une chose est sûre : on devrait avoir rapidement la réponse. Vincent Mannaert a une grosse décision à prendre mais la santé financière de la Fédération risque de peser lourdement dans la balance, même si la confiance entre Tubize et Tedesco est rompue.