Au niveau professionnel (clubs en Premier League, en Championship, en League One et équipe nationale « A » compris), l’international anglais Harry Kane « facture » 406 buts. Pour sa première saison au Bayern Munich, les 36 roses plantées par l’ancien « Spur » lui ont permis de devenir le… « canonnier » de la Bundesliga marchant longtemps sur les traces de Robert Lewandowski. En équipe nationale, 66 réalisations font de lui le recordman absolu avec les « Three Lions » laissant Wayne Rooney (53) loin derrière. Dans un grand tournoi (Coupe du monde ou Championnat d’Europe), le Londonien a fait monter les compteurs à 15 buts après son penalty face aux Pays-Bas. Auteur de 3 buts en Allemagne, il partage la tête du classement des buteurs avec Dani Olmo, Cody Gakpo, Jamal Musiala, Georges Mikautadze et Ivan Schranz.
Pas besoin d’en rajouter plus au niveau des chiffres qui montrent indéniablement que Kane fait partie de cette caste (de plus en plus restreinte dans le foot moderne) des vrais « 9 », qui sont une garantie de buts quel que soit le mois du calendrier (même en Angleterre, Kane avait fini par vaincre la malédiction du mois d’août !). Et pourtant, tout le « drame » de la carrière du natif de Walthamstow (borough londonien qui a connu d’autres célébrités comme l’ex-international turc d’origine anglaise Colin Kazim-Richards, l’ancien Premier ministre britannique Clement Attlee, l’auteur de la chanson « Sex and drugs and rock’n’roll » Ian Dury ou le groupe East17) se résume dans cette phrase émise après la qualification contre les Pays-Bas. « Nous sommes à un match d’écrire l’histoire. »
Quatre finales et une Supercoupe perdues
À la fois celle de l’Angleterre, dont le palmarès se résume à la seule Coupe du monde 1966, et la sienne puisqu’il est notoire que le palmarès de Kane est vierge hormis quelques distinctions individuelles. Même Alan Shearer est parvenu à décrocher un titre de champion en 1995 avec Blackburn là où Kane a pâti de l’incroyable épopée de Leicester en 2016.
Avec Tottenham (qui n’a plus rien gagné depuis la Coupe de la Ligue 2008), Harry Kane a perdu deux finales de la Coupe de la Ligue (en 2015 et en 2021) et une finale de la Ligue des champions (aux côtés de Jan Vertonghen et Toby Alderweireld en 2019). Avec les « Three Lions », il a vécu la défaite aux tirs au but contre l’Italie à Wembley en 2021.
Avec son transfert au Bayern Munich qui a tout de même dépensé 100 millions pour s’offrir ses services, cela semblait cousu de fil blanc… mais il s’est avéré un véritable chat noir. Son contrat à peine signé, Thomas Tuchel le couchait déjà sur la feuille de match pour la Supercoupe d’Allemagne que les Bavarois avaient remportée les trois saisons précédentes. Le résultat était sans appel : 0-3 pour Leipzig avec un triplé de… Dani Olmo (tiens, tiens) malgré une demi-heure de présence sur le terrain alors que le score était déjà de 0-2.
En championnat, le Bayern s’est cassé les dents sur l’invincible armada de Xabi Alonso dont un des cadres à Leverkusen est Alejandro Grimaldo, substitut de Marc Cucurella au poste de back gauche de la Roja, avant de terminer 3 e derrière Stuttgart. En Coupe, le Bayern est tombé au 2 e tour à Sarrebrück, une D3. L’élimination en demi-finale de la Ligue des champions après une défaite in extremis au Real Madrid a été encore plus douloureuse : un doublé de Joselu, qui est présent en Allemagne, en fin de match et une égalisation de De Ligt annulée par un coup de sifflet trop rapide de l’arbitre polonais Szymon Marciniak.
L’incroyable série de Kane se poursuit…
Shearer croit en Kane
À ceux qui s’étonnent de le voir mi-figue, mi-raisin à cet Euro, il faut peut-être rappeler qu’un problème au dos l’a privé des derniers matches avec le Bayern au point de perturber sa préparation de l’Euro, ce qui aurait pu remettre en cause sa présence en Allemagne. Alors, le voir en compétition avec Dani Olmo pour le titre de meilleur buteur n’est pas si anodin.
Cette nouvelle chance en finale est peut-être un cadeau inespéré. Alan Shearer veut y croire. « Je sais que beaucoup de gens sur les réseaux sociaux remettent en question Kane, disant qu’il ne devrait pas commencer contre l’Espagne, mais j’ai trouvé qu’il avait bien joué en première mi-temps contre les Néerlandais, avec un tir brillamment repoussé. Je n’ai aucun doute sur le fait que Gareth (Southgate) gardera Harry pour la finale, et à juste titre, mais nous savons aussi que nous avons des joueurs qui sont prêts à entrer en jeu et à faire la différence si nécessaire. L’Angleterre n’a plus qu’à aller jusqu’au bout, à franchir la ligne et à nous offrir la fin que tout le monde souhaite, celle où Harry Kane soulèvera le trophée à l’Olympiastadion de Berlin. »
