La 50ème de Van Aert : l’occasion de revenir sur les succès marquants de sa carrière

Wout van Aert a gagné hier sa 50ème course de sa carrière. Petit retour en arrière sur quelques succès qui ont marqué sa vie de cycliste professionnel.

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AFP

Hier lors de la 9ème étape du Giro, Wout van Aert a remporté à Sienne la 50ème victoire de sa carrière professionnelle. Le champion belge de 30 ans n’avait plus levé les bras depuis 257 jours, un très long moment alors qu’il a pourtant bien l’habitude des succès.

La première étape d’un Grand Tour

Techniquement, la première victoire de Van Aert sur un Grand Tour est un contre-la-montre par équipes : en 2019 dans les rues de Bruxelles, la Jumbo Visma remporte le chrono avec 20 secondes d’avance sur Ineos. Van Aert est un membre important d’une équipe qui compte également dans ses rangs de formidables rouleurs comme Tony Martin et Mike Teunissen mais nous voulons parler ici de sa première victoire en individuel.

Et elle aura lieu également sur ce même TDF 2019. Lors de la 10ème étape entre Saint-Flour et Albi, Van Aert se présente dans le sprint final dans un petit groupe d’une quarantaine de coureurs, la majorité du peloton ayant été piégés par une bordure initiée par la Deceuninck-Quick Step à 38 kilomètres de l’arrivée. De nombreux leaders perdent du temps sur cette étape.

De grands noms sont encore présents dans ce groupe comme Jasper Philipsen, Peter Sagan ou encore Caleb Ewan mais c’est bien le puissant Wout van Aert qui va décrocher son premier gros succès individuel sur un Grand Tour : au coude à coude avec Elia Viviani, il devance finalement l’Italien d’un léger bout de roue.

La première grande classique

En 2020, le COVID frappe le monde et impact notamment le calendrier des compétitions sportives. Habituellement disputés en mars, les Strade Bianche sont finalement décalés au 1er août 2020, sous le grand soleil italien. Il s’agit alors du premier grand rendez-vous de la saison post-confinement. Si le plateau est au rendez-vous avec la présence de Mathieu van der Poel, Tadej Pogacar ou encore Jakob Fuglsang, beaucoup de coureurs ne semblent pas vraiment en forme.

Wout van Aert par contre est affûté. Après avoir terminé deux saisons de suite sur le podium, l’Anversois voulait définitivement inscrire cette course à son palmarès. Après plusieurs attaques de Fuglsans, ils n’étaient rapidement plus que cinq coureurs à pouvoir jouer la victoire finale à l’approche de l’ultime secteur. Ayant sans doute en mémoire ses deux dernières ascensions vers la Plaza del Campo de Sienne lors des éditions précédentes des Strade Bianche, le Belge de la Jumbo-Visma n’a pas attendu le final pour placer une attaque puissante. Déclenchée à 12,5km de l’arrivée, celle-ci a tout de suite condamné Fuglsang. Un temps le seul à pouvoir réagir, Alberto Bettiol n’a pas tenu l’allure et le plus gros danger est finalement venu du duo Formolo-Schachamnn, qui se sont isolés en poursuite à 7km de l’arrivée.

Mais l’écart est vite monté au-delà des vingt secondes et, cette fois, Van Aert n’a pas souffert dans la montée finale pour s’offrir la première grande classique de sa carrière.

Le premier monument

Parmi les grandes classiques de la saison, cinq d’entre elles sont encore au-dessus des autres et sont considérées comme des monuments : ce sont les courses jugées les plus difficiles et les plus prestigieuses. On y retrouve Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie.

Toujours en 2020, Wout van Aert s’aligne sur Milan-San Remo et fait partie des favoris de la course. Il faut dire que tout comme les Strade Bianche, la Primavera a été décalé au mois d’août : le 8, une semaine après la victoire de WVA, l’Anversois arrive donc en pleine forme.

Comme souvent, la course sera décidée dans les deux célèbres montées que sont la Cipressa et le Poggio. Le peloton commence à accélérer le rythme dans la Cipressa mais personne n’arrive à faire exploser les autres coureurs. C’est une tout autre histoire dans le Poggio : Julian Alaphilippe place une très grosse accélération qui met tout le monde dans le rouge. Seul Wout van Aert est en capacité de suivre le champion français. Alaphilippe tente bien de décrocher WVA dans la descente mais le Belge s’accroche et les deux coureurs arrivent ensemble à la flamme rouge. Le peloton n’est qu’à quelques infimes secondes des deux hommes mais cette micro-avance est souvent bien suffisante. Au terme d’un sprint accroché, Wout van Aert l’emporte et décroche son tout premier monument en carrière, le seul à ce jour.

La plus belle victoire en carrière

En 2021, Wout van Aert confirmait son statut de cycliste de classe mondial. Il remporte Gand-Wevelgem et l’Amstel Gold Race, termine 3ème de Milan-San Remo, 2ème du Tirreno-Adreatico. Quelques semaines avant le début du Tour de France, Wout devient pour la première fois champion de Belgique sur route, en devançant au sprint Edward Theuns et Remco Evenepoel.

Sur le Tour de France, WVA passe à plusieurs reprises très proche de la victoire mais ne parvient pas à monter sur le podium. Tout va changer à la 11ème étape alors que le peloton s’élance pour près de 200 kilomètres de montagne avec une double ascension historique du Mont Ventoux.

L’étape a commencé de manière intense avec plusieurs coureurs actifs dès le départ. Julian Alaphilippe a réussi à s’échapper avec Dan Martin, Pierre Rolland et Anthony Perez. Ils ont été rejoints par un groupe de contre-attaquants incluant Wout van Aert. Lors de la première ascension du Mont Ventoux, Alaphilippe a augmenté le rythme, réduisant le groupe de tête à huit coureurs.

Dans la deuxième montée, Van Aert impressionne et multiplie les gros efforts. Il passe en tête au sommet et ne sera pas rejoint : il s’impose en solitaire à Malaucène, plus d’une minute avant Elissonde et Mollema.

Après une année 2024 très compliquée où il aura très peu levé les bras et avec une médaille de bronze aux Jeux Olympiques comme seule grosse performance de la saison, Wout van Aert n’a pas encore dit son dernier mot. À seulement 30 ans le champion Belge ne paraît plus être dans le meilleur de sa forme mais il reste encore un coureur de classe mondiale. Deuxième d’A Travers les Flandres, quatrième du Tour des Flandres, quatrième de Paris-Roubaix, quatrième de l’Amstel Gold Race, WVA reste encore capable de grandes courses. Si l’on sent parfois que Wout roule sur la retenue, qu’il a peur de chuter de nouveau, ce récent succès au Giro pourrait totalement le libérer et le remettre sur le chemin de la victoire. Peut-être même dès ce mardi avec le contre-la-montre de 28,6 kilomètres entre Lucques et Pise où il fera partie des favoris.